La modernisation de la simple antisèche[1] aux examens du baccalauréat[2] haïtien: stratégie des examiné(e)s[3] de contourner un « système » cherchant à les mettre en quarantaine.
Par Mozart SAINT FLEUR, Sociologue
Concernant les élèves des couches défavorisées qui fréquentent les écoles ne répondant pas aux normes d’une institution scolaire, il s’agirait d’une forme de sanction, de répression à leur endroit. […] Comme s’ils étaient responsables de leur condition. […] Alors que pour les élèves fréquentant les super écoles – celles ayant la côte très hausse en termes de réputation – le bac est une forme de récompense sociale pour les efforts qu’ils ont consentis à l’école, qui en réalité n’est à leurs yeux, qu’un passe-temps. Un lieu de divertissement et de rencontres […][1] (Petit Frère, 2023).
Au
cours de cette décennie, la tricherie aux examens du baccalauréat haïtien a
pris une autre ampleur. En effet, le temps de la simple antisèche[2]
semble être aujourd’hui démodé à cause de la « démocratisation du téléphone portable[3] ».
Compte tenu de son accessibilité
croissante depuis environ une dizaine d’années, au sein de la société haïtienne,
le téléphone portable, comme le souligne certains observateurs, devient non
seulement un instrument permettant de maintenir le contact, mais aussi et
surtout un outil extrêmement important permettant de tricher aux examens du
baccalauréat [haïtien]. En dépit de toutes les interdictions faites aux élèves
de ne pas pénétrer dans les salles d’examens avec leur portable[4],
certains responsables du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation
Professionnelle (MENFP) ne cessent de déplorer la montée graduelle de l’utilisation
de cet appareil lors du déroulement desdits examens[5].
De
là, l’on se demande : qu’est-ce qui explique le recours incessant de
certains élèves aux téléphones portables dans les examens du baccalauréat
haïtien, en dépit de toutes les interdictions faites par les responsables du
MENFP? Le baccalauréat haïtien est-il à la portée de toutes les catégories sociales?
N’est-ce pas une forme d’injustice de « soumettre
aux mêmes épreuves des individus inégaux »? Autrement
dit, ces examens-là, ne sont-ils pas en faveur d’une classe sociale et du coup
au détriment d’une autre? En quoi la dichotomie
Créole/Français[6],
la désuétude des méthodes d’évaluation, l’incapacité du MENFP à contrôler les pratiques en cours
dans le système, bref, la structure du « système[7] »
[éducatif haïtien], et donc l’arbitraire culturel exercé par l’école en général
et le « système » éducatif haïtien en particulier, contribuent-ils à
la montée de ce phénomène?
Avant
d’aller plus loin, nous voulons dire que cet article n’a aucune prétention
d’être exhaustif, ni d’être une apologie de la tricherie aux examens du baccalauréat
[haïtien], mais plutôt une meilleure compréhension de celle-ci, à travers une perspective sociologique.
Aussi, sommes-nous conscients que produire un article de ce genre est une entreprise
éminemment périlleuse, car pour répéter le titre de l’article de Pierre
Bourdieu la sociologie est « une
science qui dérange » (Bourdieu, 1980 : 19). Elle est « une
science qui dérange » dans la mesure où l’un de ses buts est de « dévoiler des choses cachées et parfois
refoulées […]» (Bourdieu, 1980 : 20). De plus, comme le souligne
Pierre Delima « Jusqu’ici l’Haïtien,
demeure quelqu’un qui n’aime pas qu’on le critique, qu’on le dise à lui-même
tel qu’il est, tel qu’on le voit, tel qu’il se révèle » ([2012]2014 : 8).
Éducation
et société marchent de pair. En effet, «Le caractère sérieux d’une société réside dans l’importance qu’elle
accorde à l’éducation» (Pierre Delima, [2012]2014 :5). Pour le
sociologue français, Émile Durkheim [1938] (2003 : 51), le rôle de l’éduction
est de « […] transmettre des normes
de générations en générations ». Autrement dit, l’éducation a pour
fonction la socialisation. Néanmoins, en s’accentuant exclusivement sur le rôle
de socialisation que remplit l’école, Durkheim ignore la dimension de « reproduction » qu’assure une telle
institution. Par conséquent, on doit attendre les travaux empiriques de Pierre
Bourdieu et de Jean-Claude Passeron, dans les années 1960, afin de remettre en
question cette conception unidimensionnelle de Durkheim faisant de l’école un instrument
démocratique de la mobilité sociale. Comme l’a si bien résumé Pierre Delima
(2012), les auteurs de La Distinction montrent
que l’institution scolaire
[…] fonctionne
comme s’il servait à reproduire la domination de la « classe dominante ».
Sous couvert de neutralité et d’égalité des chances, l’institution scolaire
conduit à exclure les enfants des classes populaires, « classes dominées ».
Le système exerce, en effet, un « arbitrage culturel » permettant
cette sélection. L’école valorise et légitime une culture dite savante acquise
en dehors de ses murs ([2012]2014 :
600. Les guillemets sont de l’auteur).
En
d’autres mots, pour Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, l’école est un
système de classement des individus perpétuant la division de la société en
classe et contribuant ainsi au maintien des inégalités. Et, selon Dubet et
Martuccelli, trois fonctions essentielles sont à remplir dans tout système
éducatif : d’abord une fonction
éducative, à savoir l’ensemble des connaissances surtout intellectuelles
que l’enfant doit acquérir pendant son jeune âge ; ensuite une fonction de socialisation qui, elle, renvoi à la production des individus adaptés
à la société au sein de laquelle ils évoluent ; enfin une fonction de distribution qui est la répartition des individus
dans les positions sociales[8] (1996 :
24).
Revenons
à la tricherie aux examens du baccalauréat haïtien. Pour Luders Maitre (2003), cette
pratique existe depuis l’instauration même de ces examens[9]. Néanmoins, rares sont les recherches
éclairées et éclairantes qui ont été faites pour en déceler les causes.
Pour une première catégorie, elle
est due non seulement aux « lacunes
des candidats », à « […] l’incapacité de
la plupart des établissements scolaires à transmettre des savoirs et des
savoir-faire aux élèves », mais aussi
à « l’illégal niveau de
préparation scolaire des bacheliers » (Luders Maitre, 2003:5-79 cité par
Isidor Nadège, 2007 :17). Pour une seconde catégorie, elle est liée à la «perte des repères sociaux c’est-à-dire, à la
disparition du modèle standard devant conditionner l’ascension sociale »
(Certains responsables du MENFP in Isidor Nadège, 2007 : 9). Enfin, pour
une troisième et dernière catégorie, ce phénomène est le reflet de «la mentalité de notre société où la duperie est
devenue monnaie courante […] » (Pierre Josué Agénor CADET, 2006; 2009).
Néanmoins, contrairement à ce que
pourraient imaginer certains de ces auteurs, c’est que les classes défavorisées
ne sont pas toujours aptes à assimiler l’éducation qu’offre l’école par le fait
qu’elles ne
possèdent pas toujours le niveau culturel qu’inculque une telle institution. De
ce fait, « L’inégalité des chances
scolaires est une courroie de reproduction des inégalités sociales» (Pierre
Enocque François, 2009 :39).
Tout ceci pour dire que le baccalauréat haïtien n’est
pas profitable à toutes les catégories sociales du pays. Et, c’est justement ce
qu’a montré Dieulermesson PETIT FRERE (2013) dans son article publié dans le quotidien
Le Nouvelliste, en date du 16 juillet
2013. Selon lui, « dès ses premières années, le baccalauréat n’a pas été
chose facile pour les candidats[10] ».
Pour une catégorie sociale, dit l’auteur, ces examens représentent une forme de
« sanction », de
« répression » ou encore une « épée de Damoclès », pour répéter ses propres expressions, alors
que pour une autre catégorie, il constitue « une forme de récompense sociale », un « passe-temps », un « lieu de divertissement » et de
« rencontre ». De plus, au
lieu d’être une évaluation, dit l’auteur, « le baccalauréat haïtien se relève être un fardeau pour la classe
défavorisée fréquentant des (écoles borlettes)[11]».
Il conclut en disant que «Si cet examen
évalue quelque chose, ce n’est autre que l’ «origine sociale des bacheliers » (Dieulermesson Petit
Frère, 2013).
De
là, laisse entrevoir que, l’école, dans une perspective bourdieusienne,
n’évalue pas simplement les compétences qu’elle communique. Ce qui est évalué,
ce sont parfois les compétences acquises hors de l’école, par exemple dans le
milieu familial.
Le
pire, c’est qu’en Haïti « les
résultats des examens officiels ne sont jamais interprétés pour faire l’objet
de décisions d’amélioration des pratiques d’enseignement et
d’apprentissage », comme l’a si bien dit Pierre Delima ([2012]2014 :
58). Donc, le baccalauréat haïtien, de manière latente, peut être interprété,
suivant la thèse de Pierre Bourdieu et de Jean-Claude Passeron, comme étant un
circuit ou l’on « traite
égalitairement des individus inégaux ». Donc, « en faisant la culture de la classe dominante
la culture légitime, l’école favorise les favorisés, les élèves issus d’origine
sociale dominante et défavorise ce qui sont déjà défavorisées, ceux issus des
milieux pauvres » (Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron in Pierre Enocque, 2009 : 38).
Aussi, « les critères d’évaluation pénalisent tout particulièrement, tous ceux
qui n’ont pas pu s’approprier les caractéristiques de l’habitus de la classe
sociale dominante » (Pierre Enocque François, 2009 p.38).
De
là, découle notre hypothèse : Outre la
dichotomie Français/Créole, la désuétude des méthodes d’évaluation, etc., la
modernisation de la tricherie aux examens du baccalauréat haïtien est une
stratégie utilisée par les examinés(es) afin de défier un « système »
qui veut les mettre en quarantaine.
De
plus, tout en optant pour une sanction des coupables allant d’un mois à trois
ans de prison, Pierre Agénor Cadet (2006 ; 2009), lui, dans le quotidien
haïtien, Le Nouvelliste, dénonce la
« démission et la complicité »
de certains parents, directeurs, professeurs, surveillants, superviseurs ainsi
que le silence de l’État et de certains partenaires de l’éducation en général
en vue d’expliquer ce phénomène qu’il qualifie de fléau. Il nous dit en ces mots:
Que faire
pour combattre ce fléau ? Il faut repenser la façon de recruter les
surveillants, superviseurs, responsables de centres […], faire appel à des
enseignants et/ou inspecteurs scrupuleux, demander aux candidats de déposer
leurs portables éteints sur le bureau des surveillants, sanctionner les
coupables, proposer une loi pour rendre la tricherie aux examens passible
d’amende et d’une peine de prison d’un mois à trois ans […].(C’est
nous qui soulignons)
Si
la réflexion de CADET nous permet de comprendre les causes superficielles de la
tricherie aux examens du baccalauréat [haïtien], elle est loin d’être éclairante
sur les causes profondes d’un tel phénomène. Ainsi, au lieu de rechercher les
causes d’une telle pratique dans la structure du système, et donc, par exemple,
dans la « fonction de sélection »
et « de reproduction de la stratification sociale » qu’assure
l’école, et plus précisément le baccalauréat haïtien, il [Cadet] opte pour des
sanctions à l’endroit de ce qu’il appelle des « coupables ».
D’ailleurs,
certaines études ont déjà montré que la
punition n’est pas un antidote à la tricherie. Par exemple, c’est le cas de la
recherche réalisée par la sociologue Anne Guardiola (s.d)[12],
sur l’enseignement supérieur. Selon cette recherche, « le nombre infinitésimal d’étudiants
effectivement punis, fait de la sanction de la triche un mythe plus qu’une
réalité, et laisse se développer un sentiment d’impunité ».
En
1979, Marie Michelle Gaillard a souligné que l’école haïtienne est « une institution qui assure une fonction de
sélection des individus à travers des mécanismes tels la langue française[13]
[…] en imposant des barrières d’accès à l’enseignement secondaire et supérieur
pour les catégories les plus défavorisées » (1979 : 34).
Alors
que le MENFP reconnaît théoriquement le français[14]
comme langue de l’enseignement en Haïti, et que les épreuves se font
généralement en français, peu de professeurs et d’élèves maîtrisent bien cette
langue. Sur ce point, Isidor Nadège soutient que «La majorité des écoles du pays utilise le créole comme langue
d’enseignement et non le français » (2007 : 13). Aussi, ajoute-elle, « Les enseignants, du primaire au secondaire,
n’ont pas tous, en Haïti, les compétences linguistiques requises en français»
(Opcit).
Quant
aux élèves, eux-mêmes, selon ce que rapporte un professeur, correcteur aux
examens du baccalauréat haïtien, certains n’arrivent pas à écrire en français.
Il poursuit en disant qu’ « on voit
que l’élève comprend, il compose, mais il n’a pas une bonne note parce que la
rédaction est mauvaise » (JUVENAT, Entretien C9 in Louis-Auguste Joint 2006 : 388-389). Une telle affirmation
laisse entrevoir que la langue n’est pas seulement un outil de
communication ; mais aussi un outil de sélection. Et, c’est peut-être en
ce sens que Bourdieu et Passeron, ont
affirmé que « […] la réussite
scolaire dépend étroitement de l’aptitude (réelle ou apparente) à manier la
langue d’idées propre à l’enseignement […] » (1964 : 25).
En
réalité, quelle est la finalité du « système » éducatif haïtien? Malgré les diverses tentatives qui
ont été faites pour améliorer l’éducation au sein de la société haïtienne,
parmi lesquelles citons entre autres : la Réforme BELLEGARDE (1920), la
Réforme Bernard (1979), la Réforme DARTIGUE (1980), le Plan National d’Élaboration
et de Formation (1998), le Plan Opérationnel de l’Éducation (2011), etc., rien n’a été réellement changé. Comme le souligne Jean-Erick Joassaint
(1978 : 29), « Les programmes,
quoique remaniés, présentent les mêmes inconvénients. Ils sont, des systèmes
fermés, de type réformiste modéré. Ils sont plus chargés, plus sonores que
pratiques [...]». Du
primaire au secondaire, l’élève haïtien, poursuit l’auteur, est une machine à réciter
des leçons. Selon lui, on évalue la capacité de
rétention des élèves par des exercices, des tests[15]. « Ce gavage intellectuel, ajoute
l’auteur, nous fabrique en série des hommes uniquement doués de mémoire, qui
nous maintiennent dans un état d’immobilisme» (Opcit).
Depuis
plus de deux siècles, l’idée de gratuité et de l’instruction obligatoire se situe aux cœurs d’une multiplicité de
constitutions qu’a connues Haïti (Pierre Delima, [2012]2014 ; Joassaint
Jean Erick, 1978), cependant les statistiques ne cessent de prouver une montée
spectaculaire du taux de l’analphabétisme.
S’accentuant
sur l’inefficacité du système éducatif haïtien, Pierre Delima, a décrit
certains problèmes auxquels fait face ce secteur. Selon lui :
Le
secteur de l’éducation est caractérisé, entre autres, par une offre et un accès limité à tous les
niveaux, […], un déficit de la qualité de l’éducation, un manque de
gouvernance, un rendement interne et externe inefficace et inefficient et la
prédominance[16]
du réseau privé. ([2012]2014 :
19)
En
analysant la finalité de l’enseignement en Haïti, de l’époque coloniale à 1980,
Pierre-Jacques Charles, de son côté, a signalé qu’il n’y a aucune évolution
quant à la destination de celle-ci. À son avis, l’enseignement en Haïti garde
toujours son caractère éminemment élitiste :
[…] de 1804 à
nos jours, nous croyons qu’il n’y a aucune rupture dans les finalités de
l’enseignement [en Haïti]. La situation actuelle n’est que le prolongement de
celle qui prévalait à la période coloniale : une éducation accessible à
une minorité privilégiée.(Pierre-Jacques Charles cité par Hoffmann
Léon-François, 1990 :215)
Jean
Erick Joassaint, se montrant lui, beaucoup plus radical que Pierre-Jacques
Charles, a souligné que : «L’école
haïtienne n’a formé que des « quémandeurs de jobs »,
« incapables de rien, capables de tout » (Joassaint, 1978 : 24).
Quant
à la dichotomie Créole/Français, devons-nous rejeter l’une ou l’autre de ces
deux langues? Devons-nous les harmoniser dans notre système d’enseignement[17]?
Bien
qu’il considère la langue française comme « une solide barbouquette » mis à la bouche du peuple haïtien
afin de l’empêcher de s’exprimer, Joassaint nous dit que « rejeter la langue française, c’est accepter
une forme d’isolement international. La conserver telle qu’elle est, c’est
accepter d’isoler intérieurement 98% du peuple haïtien » (Joassaint, 1978 :
7-8). Lofficial (1979 : 60-67), de son côté, a déclaré que l’unique
utilisation de l’une, surtout, le créole en vue d’éviter le traumatisme
culturel et pédagogique ne sera pas exempte de nombreuses contestations quand
on se rappelle que le français fait partie de ces valeurs si intimement liées à
notre tissu social.
Toutefois,
Lofficial est d’avis que la langue française n’est pas le responsable « de notre petit monde ». Il nous dit
en ces termes :
Charger la
langue française de tous les péchés de notre petit monde, lui denier tout
caractère antinational et faire de son abolition le remède à tous nos maux,
relève une schématisation simpliste ou une entreprise de mystification, sinon
d’un dandysme intellectuel (Loffiial, 1979 : 24).
Par
conséquent, l’auteur opte pour un « bilinguisme
équilibré » qui respectera nos réalités nationales sans nous couper du
reste du monde (Lofficial, 1979 : 24-25).
Il en résulte de toute l’analyse précédente que
la tricherie aux examens du baccalauréat haïtien est de caractère
multidimensionnel. De ce fait, outre les lacunes
pédagogiques des enseignants, la faiblesse et le manque de moralité et de
sérieux de certains candidats ; outre la « démission et la complicité » de certains parents, directeurs,
professeurs, surveillants, superviseurs ; outre le silence de l’État et de
certains partenaires de l’éducation ; outre la dichotomie Créole/Français, la
désuétude des méthodes d’évaluation [que l’on a souvent tendance à évoquer
comme des causes fondamentales de la tricherie aux examens du baccalauréat
haïtien], il est important d’ajouter à cela l’incapacité de l’État à offrir la
même opportunité, la même chance à tous les examiné (e)s. Alors que ces
derniers fréquentent des écoles différentes et ayant des programmes différents,
ils sont appelés à subir les mêmes épreuves. Donc, dans une telle réalité, la
modernisation de la tricherie n’est autre qu’une forme de stratégie utilisée
par les examiné (e)s fréquentant surtout des « écoles non performantes » en vue de contourner un système qui
cherche à les mettre à l’écart.
Juin 2017
saintfleur57@gmail.com
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[1]Voir: PETIT
FRERE, Dieulermesson. 2013. « Les examens officiels en Haïti :
l’arbre qui cache la forêt (2ème partie) ». Le Nouvelliste 16 juillet.
URL :< le nouvelliste.com/le
nouvelliste/article/118938/Les-examens-officiels-en-Haiti-larbre-qui-cache-la-foret-2eme
partie>.
[2] L’accordéon, bible, etc., sont
maintenant remplacés par téléphone portable.
[3] Voir www.education.francetv.fr/article/triche-plagiat-quand-les-eleves-ne-respectent-les-regles-de-l-ecole-033319.
[4] Le téléphone portable est
aussi appelé «téléphone mobile », « téléphone cellulaire », etc.
[5]Toutefois, comme l’a justement souligné Isidor Nadège, dans
son mémoire de sortie à la Faculté des Sciences Humaines, aucune donnée
statistique sur le taux de tricherie aux
examens du baccalauréathaïtien n’a été trouvée.
[6] Pour
parler à la manière de Lofficial (1979 : 44), « Il serait plus qu’abusif de prétendre qu’Haïti est un pays bilingue »,
car le bilinguisme désigne, selon lui, l’équivalence de deux langues dans le
contexte social.
[7] Le concept «système » est ici mis entre
guillemets par le fait que nous savons déjà combien cela peut paraître abusif,
voire ultra abusif de parler de « Système » quand on aborde
l’éducation en Haïti. Donc, un système est « une totalité organisée dont
l’organisation résulte de l’interaction dynamique et réciproque de ses différents
éléments constitutifs ». Voir L’ÉDUCATEUR ET L’APPROCHE SYSTÉMIQUE. 1981. Manuel pour améliorer la pratique de l’éducation,
Presses de l’UNESCO, s.l, p.1.
[8]Voir FRANÇOIS, Pierre
Enocque. 2009. Système éducatif et abandon social en Haïti. Cas des enfants
et jeunes de la rue. Thèse de doctorat en science de l’éducation.
Université de Paris 10 Nanterre, pp-32-37.
[9] Selon Dieulermesson PETIT FRERE, le
baccalauréat haïtien a été institué en 1907, sous le gouvernement de Nord
Alexis, par Thrasybule Laleau. De 30 candidats en 1908, le nombre est passé en
1987 à 22.000 ».
[10] D’après ce que rapporte Dieulermesson,
« de 1990-2000 le pourcentage d’admis au baccalauréat – 1ère et
2ème partie – n’a pas dépassé 56%. À l’exception des années
1993-1994 où le pourcentage a atteint 61,46 % soit 40.081 des 65.217
inscrits ». L’auteur souligne aussi que dans la période 2004-2005, appelée
année catastrophique, le pourcentage n’a pas atteint 41% - à l’exception du
département des Nippes.
[11] Comme l’aurait dit PETIT
FRERE, les écoles ainsi appelées sont celles non réputées et/ou non reconnues par le MENFP. Autrement
dit, des écoles non performantes.
[12] Ainsi, selon la
sociologue, « la fraude aux examens est avant tout le résultat de
malentendus qui ne sont jamais explicités. De ce fait, dit-il, chacun des
acteurs a sa propre définition de la situation. D’où une incompréhension
réciproque et une situation de méfiance engendrant des comportements
fautifs ». Anne Guardiola cité par
Xavier Molénat, dans son article intitulé, La
triche aux examens, fraude ou incompréhension. Voir www.
sienceshumaines.com/la-triche-aux-examens-fraude-ou-incomprehension_fr_22770.
[13] Pour ROBERT,
Berrouët-Oriol, et.al, « malgré l’expression constante et d’un
nationalisme chatouilleux, celle des « natif natal », il aura fallu
patienter 183 ans pour que le créole devienne légalement langue
officielle », Voir ROBERT,
Berrouët-Oriol, et.al. 2011. L’aménagement
linguistique en Haïti : Enjeux et proposition, Avant-Propos de
Jean-Claude Corbeil, Introduction de Bernard Hadjadj, Postface de Joseph-G.
Turi, Éditions de l’Université d’État d’Haïti (Port-au-Prince) ; CIDIHCA
(Montréal), p.20
[14] Ici, pour parler à la
manière de Berrouët-Oriol, Robert, et.al. , disons : « […] il ne s’agit
pas de refuser l’apprentissage du
français, mais plutôt de renforcer les outils permettant de la diffusion du
créole et notamment la production des actes administratifs, la publication des
journaux, d’ouvrages littéraires en créole » Ibid, p.22
[15] Selon Glassier William,
« les tests ont bien leur importance, mais non pas pour voir si l’élève
est capable de faire de mémoire ». Il avance en disant qu’
« enseigner et faire passer des tests de cette façon est pire que de ne
pas faire des sciences du tout, parce qu’ainsi beaucoup d’élèves apprennent à
détester les sciences et détester quelque chose d’aussi précieux que des
sciences est pire que de simplement les ignorer ». (Glassier, William
(dir.).1996. L’école qualité,
Québec : les éditions logiques, p.284
[16] Certains arrivent même
jusqu’à parler d’une véritable « industrie florissante de l’enseignement
privé en Haïti». Voir : MOROSE, Joseph P.1970.Pour une réforme de l’éducation en Haïti. Thèse présenté à la
Faculté de Lettres de l’Université de Fribourg, Suisse, pour l’obtention du
grade de docteur.
[17] Pour Robert
Berrouët-Oriol, et. Al, « L’histoire des rapports entre le créole et le français
en Haïti atteste l’existence d’un certain « maquis linguistique »,
voire d’un « cannibalisme linguistique » – que l’on peut d’ailleurs
observer dans la plupart des sociétés post-coloniales –et qui relève de l’idéologie,
de dérives idéologiques et nullement de la science linguistique » (Berrouët-Oriol,
2011 : 172)
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